Grains de beauté

 

Capter un animal est la partie émergée de l'iceberg lorsque l'on photographie le vivant.

Les plumes d'un oiseau, un chevreuil aux aguets, les nervures d'une feuille d'arbre ou le poil d'un renard ne sont qu'une facette de la réalité observable.

Mais le vivant est partout et dans sa grande proportion, il est invisible.

Les atomes, les molécules, par exemple, font partie de l'air que nous respirons et du brouillard qui frise nos cheveux.

Ils existent mais nous ne les voyons pas. Ils souffrent de la faible capacité de notre sens de la vue.

J'aime démasquer l’invisible. En douceur car il est un peu pudique.

J'aime faire d'une scène, même épurée, une image pleine de vie, inondée de matières imperceptibles.

Donner au regard la possibilité de voir ce qui ne l'est pas et faire de l’œil humain, celui d'un autre animal aux capacités visuelles plus acérées.

Telle est ma quête, suivre l’étoile...

Et lorsque les nuances de gris et les grains de la pellicule se mêlent à la beauté de la nature, je suis heureux.

En espérant que mes images vous apportent un peu de bonheur, aussi minuscule soit il.

 

 

Quelques considérations...

Aucun effet n'est appliqué aux photographies, seules des corrections classiques d'exposition et de contraste sont réalisées.

Aucune photo n'a été recadrée. La discipline du cadrage est une délicieuse contrainte, l'acceptation des limites de l'objectif est une forme d'humilité.

Toutes les images sont réalisées avec une pellicule noir et blanc en 3200 iso.

 

Si le vivant invisible est omniprésent autour de nous, la beauté l'est aussi. Il n'est pas nécessaire d'aller la chercher à l'autre bout du monde.

Essayons autant que possible de limiter nos trajets en avion. Le train et le bateau peuvent nous emmener bien loin...

Nous avons d'ailleurs tout à y gagner: Remettre le trajet, et ses rencontres, au cœur du voyage et accepter que les endroits lointains ne fassent plus partie du champs des possibles. Cela, pour respecter la santé de la planète qui est la conditions de notre existence.

Mon voyage au Rwanda début 2023, qui était un de mes premiers, sera aussi mon dernier par avion.

Aucune frustration, les plaisirs du tout petit être humain que je suis ne peuvent prendre le dessus sur l’intérêt environnemental collectif.

Il y a tellement de choses proches que je ne ferai pas, pourquoi donc focaliser sur les voyages lointains que je ne ferai plus?

 

JdD

Taking a picture of an animal is the tip of the iceberg when photographing the living.

The feathers of a bird, a deer on the lookout, the veins of the tree leaf or the hairs of a fox are only one face of observable reality.

But the living is everywhere, and mostly invisible.

Atoms, molecules, for instance, are part of the air we breathe and the fog that curls our hair.

They exist but we don't see them. They suffer from the poor capacity of our sense of sight.

I like unmasking the invisible. Quietly, because it's a little bit shy.

I like turning a scene, even an empty one, into an image full of life, flooded with imperceptible materials.

Giving the eye the ability to see what's invisible, turning the human eye into another animal's eye with acute visual capabilities.

This is my quest.

And when the shades of gray and the grains of the film, mix with the nature's beauty, I'm happy.

Hoping my pictures provid you with a little hapiness, however small it may be.

 

 

Some considerations...

No effect is applied to the photographs. Only classical exposure and contrast corrections are made.

No photos have been cropped. All framings are raw. The rigor of framing is a delicious constraint.

All the pictures are made with a black and white film 3200.

 

If the invisible living is everywhere around us, so is the beauty. There is no need to go looking for it on the other side of the world.

Let's try to limit our plane trips as much as possible. The train and the boat can take us far away.

My trip to Rwanda at the begining of 2023, which was one of my first, will also be my last by plane.

No frustration, the pleasures of the tiny human that I am cannot be more important than the collectiv issue we share: planet's health.

There are so many things nearby that I 've nerver done, why should I focus on the trip abroad that I won't do anymore?

 

JdD